Marinella Pirelli : Films, 1966 – 1974
Projection des films de Marinella Pirelli,1966-1974
Sur une invitation de Caro Sposo
Beaux-Arts de Paris
Amphithéâtre du Mûrier
Mercredi 8 janvier 2020
Lecture et conversation entre Georgia René-Worms et Rosanna Puyol
Artiste cinétique Italienne, Marinella Pirelli (1924-2009) s’intéresse au cinéma dès 1951, en travaillant au sein des studios d’animation Filmeco de Rome. Entre 1961 et 1971, ses films, réalisés avec cette caméra 16mm que l’artiste a toujours sur elle, sont des objets à la limite du document filmé en POV (pour « Point of view shot »). Y apparaissent ses lieux de vie et ceux de ses ami.e.s : maisons, jardins, ateliers, salles d’exposition. Le regard de Marinella Pirelli rend compte de ses expériences cinétiques sur la lumière et la couleur.
Figure essentielle de l’art italien d’Après-guerre, Marinella Pirelli est l’auteure d’un oeuvre unique, comprenant peintures, dessins, images animées, environnements lumineux et cinéma expérimental. Elle a été particulièrement proche d’artistes comme Carla Accardi, Luciano Fabro et Bruno Munari, et de l’importante théoricienne féministe Carla Lonzi. Elle fut l’une des rares artistes italiennes à travailler dans le cinéma expérimental ; ses œuvres s’intéressent à de nombreuses thématiques liées au corps, au regard et à la relation avec l’appareil de cinéma et le processus de projection.
“Pietro Consagra s’était séparé de Sofia et avait rencontré à Milan Carla Lonzi. La jeune critique d’art, d’une intelligence féministe lucide et sensible. C’est avec Luciano Fabro que je les ai rencontrés . Nous sommes presque des compatriotes. Nous avons en commun les alpes orientales, moi du côté de Belluno en Vénétie et lui le Frioul. Pour nous détourner des conversations d’artistes qui ne font que parler de leur travail et dont les conversations sont toujours très profondes, on parle de “la Broade” une soupe aux choux du Frioul qui ressemble mais n’égale pas la choucroute, elle demande une longue fermentation, des heures de cuisson et Luciano la fait venir de son pays, nous la mangeons goulument en parlant de peinture. J’ai donc tourné Narciso en 16mm, un film qui a beaucoup plu à Carla Lonzi. Un soir chez Luciano j’ai filmé une action de Luciano et Carla (la femme de Luciano s’appelle aussi Carla). Nous l’avons appelé Indumenti. J’ai retrouvé récemment ce film que nous avions oublié. Luciano étant heureux de le revoir, il me demanda une copie pour l’emporter à Paris où allait ouvrir son exposition au Centre Pompidou. »M. Pirelli, Extrait de Biographie légère, entre Rome et Milan 1948 – 1970.