Expositions

Brazil – Fondazione Sandretto Re Rebaudenga, Turin

Brazil
curated by Bernardo Follini
Artistes: Sophie T. Lvoff, Lou Masduraud, Irène Mélix, Georgia René-Worms, Maha Yammine

Fondazione Sandretto Re Rebaudengo
13 Septembre – 21 Octobre

L’exposition explore différentes stratégies et approches pour l’émancipation individuelle et collective à l’époque contemporaine, en s’inspirant de la narration du Brésil, le film de Terry Gilliam de 1985. Le film décrit un monde dystopique dans lequel la bureaucratie, en tant qu’organe central de la société, organise la vie des citoyens, tandis que le classement, le contrôle et la répression les soumettent à une tyrannie de normes et de procédures. « Aquarela do Brasil », une célèbre chanson brésilienne composée en 1939 par Ary Barroso, est entendue dans de nombreuses scènes du film et, avec le titre, acquiert le rôle d’une contrepartie paradoxale et ironique aux atmosphères lugubres et postmodernes de la ville.
En partant de cette image dystopique, l’exposition « Brasil » est conçue comme un espace dans lequel l’émancipation d’une condition n’est plus circonscrite au domaine de l’imagination, mais entre dans le domaine de l’expérience réelle et de la pensée critique. Dans cette perspective, chaque artiste dessine d' »autres Brésil », dans lesquels il s’approprie sa propre conscience. À travers un langage visuel apparemment rassurant, familier, parfois presque ornemental, leurs œuvres examinent les mécanismes qui sont encore en place dans la société actuelle, par le biais de références à des épisodes historiques de résistance ou de désobéissance contemporaine. La question de l’émancipation dans la société contemporaine est lue et analysée sous différents angles : de la critique à l’historiographie officielle en passant par une approche féministe de la critique de l’autorité, des réflexions sur les formes d’addiction induites par notre système aux réflexions sur la condition des minorités.
Le travail de Sophie T. Lvoff se concentre sur le parangon de l’héritage culturel, tout en déconstruisant les arrière-plans politiques en faisant apparaître les contradictions. Lou Masduraud s’intéresse aux secteurs de la culture dominante du bien-être et aux altérations que la société provoque chez les individus, révélant les effets du capitalisme sur notre corps. Irène Mélix étudie la littérature de la communauté lesbienne dans l’Allemagne des années 1920, exprimant leurs revendications et leur sentiment d’appartenance, réécrivant leur code de reconnaissance et leur lutte contre la discrimination ; Georgia René-Worms condense les recherches qu’elle a menées en Italie sur les groupes féministes militants et la scène artistique féminine des années 1960 et 1970 dans des cadres intimes. Enfin, Maha Yammine s’éloigne de la culture traditionnelle libanaise pour imaginer des épisodes courts mais intenses de transgression quotidienne.
L’exposition « Brasil » a été réalisée avec le soutien de l’ENSBA Lyon – École Nationale Supérieure des Beaux Arts

Sophie T. Lvoff (1986, New York, USA), Lou Masduraud (1990, Montpellier, France), Irène Mélix (1988, Stuttgart, Germany), Georgia René-Worms (1988, Boulogne-Billancourt, France), Maha Yammine (1986, Beirut, Lebanon)

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